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Le retour à la maison et la reprise de la vie quotidienne peuvent être très douloureux…

Sans éprouver de culpabilité, on peut se sentir néanmoins “vidé” de soi-même, vidé dans son corps, dans sa tête, avec parfois un sentiment d’inutilité.

Après avoir vécu des temps très intenses en maternité ou dans le service néonatal où était le bébé, se retrouver face à un berceau vide, une chambre vide, des bras vides est vraiment éprouvant.

Etre patient avec soi-même, se donner le temps de vivre complètement ce chagrin s’avère important.

Perdre un bébé représente un vrai et profond deuil, d’autant plus difficile qu’il arrive juste après le temps de la maternité.

C’est parfois une longue traversée à vivre.

 

Le conseil de SPAMA
Même si l’entourage ne reconnaît pas forcément la nécessité de ce deuil et a plutôt envie de voir les parents reprendre leur vie ” normale ” le plus rapidement possible, mieux vaut se laisser du temps pour exprimer sa douleur et s’entourer des personnes qui peuvent la comprendre. D’autant plus que ce temps-là, au moins dans les premiers mois, va être marqué par des phases de déprime et d’angoisse, entrecoupés de moments où l’on peut se sentir déjà un peu mieux. Mais à chaque rechute, la maman a l’impression de ne pas s’en sortir : elle peut alors perdre confiance en elle, dans sa capacité à être une bonne mère et ressent le profond besoin d’être rassurée et entourée.

 

Le retour vers la vie ou savoir laisser du temps au temps…

Le sentiment d’avoir tout fait pour son enfant, les souvenirs de cet accompagnement vécu pour lui et auprès de lui constituent des points d’appui pour trouver, en soi et avec les autres, réconfort et consolation.

Ils sont les fondations d’un deuil qui s’élabore dans les semaines, mois, années à venir.

C’est une lente reconstruction de soi-même, avec l’aide du temps, qui va se faire tout doucement, comme s’il fallait apprendre à se “détacher “progressivement de son bébé décédé, à la manière du détachement qui s’opère avec l’enfant qui grandit et apprivoiser son absence.

Peu à peu, malgré des retours en arrière, la violence de la séparation va s’adoucir et le chagrin pouvoir s’apaiser.

Sans jamais oublier son enfant, ni chercher à le remplacer bien sûr, puisqu’il a laissé sa trace dans la vie des parents à jamais.

Les autres enfants peuvent vivre ce temps de deuil avec leurs parents et reprennent souvent leur vie rapidement, s’ils savent qu’ils peuvent toujours évoquer ouvertement celui qui est parti. Le rituel des funérailles est pour eux un moment d’adieu important où des gestes concrets leur permettent de signifier leur chagrin à leur manière.

 

Trouver de l’aide

Il ne faut pas hésiter à chercher de l’aide si le besoin s’en fait sentir, auprès d’associations, auprès d’un psychologue ou d’un psychothérapeute ou par la lecture de certains ouvrages. Et cela, même après plusieurs mois/années.

Face au décès de son bébé, le soutien offert par le forum des parents ou dans les rencontres proposées peut être précieux ; un soutien téléphonique peut aussi être mis en place, pour des parents qui en font la demande, en plus de la ligne nationale d’écoute téléphonique.

Une chose est certaine, il vaut mieux ne pas rester trop isolés dans ces circonstances, même si on a besoin de temps seuls…Et il faut aussi savoir résister à la pression familiale/amicale qui souhaiterait que la vie redevienne ” comme avant “. Car elle ne peut pas redevenir comme avant : vous avez eu un enfant et ce n’est pas parce qu’il est décédé qu’il n’a pas pour autant existé. Il compte dans votre vie et dans votre coeur de parent pour toujours.

Seuls le temps et l’expression du chagrin permettent d’apprivoiser, dans la vie de chaque jour, cette douloureuse séparation avec son bébé décédé, pour pouvoir retrouver petit à petit un coeur plus apaisé.

Si vous n’avez pas encore le livret “Repères pour vous, parents en deuil d’un tout-petit”, vous pouvez le découvrir et le commander ici.

 

Le congé de maternité

Le congé de maternité, qui reste accordé même si l’enfant décède in utero (après 22 Semaines d’aménorrhée), permet de prendre un temps de retrait nécessaire pour laisser au deuil la possibilité de commencer à s’élaborer.

Le retour au travail n’est pas forcément facile à vivre, tant on peut se sentir en décalage avec ce rythme là et les soucis de la vie professionnelle. Il faut savoir parfois se préserver du temps pour soi, afin d’aller mieux plus tard.

Le deuil est très éprouvant physiquement et on ne le sait pas forcément. Il faut apprendre à prendre soin de soi et à ne pas oublier son corps qui a enregistré beaucoup d’émotions. Le médecin du travail ou votre médecin traitant peuvent être des appuis pour vous et vous prodiguer de bons conseils.

 

Le désir d’un autre enfant

Le désir d’avoir un autre enfant peut être ressenti très tôt après le décès. Il peut signifier la persistance du lien avec celui qui est décédé et chercher à recouvrir la douleur “des bras vides”, mais il peut très bien juste signifier le besoin de sentir la vie autour de vous et cet élan de vie qui nous porte tous.

Mais il faut veiller à être prudent. Une nouvelle grossesse trop vite engagée pourrait faire reculer le deuil nécessaire à vivre et déplacer dans le temps cette guérison intérieure qui doit se faire.

Néanmoins, c’est à chaque couple de décider ce qui a le plus de sens pour lui.

 

Pour vous sensibiliser à la question de la place de l’enfant qui viendra après, vous pouvez lire l’interview de quatre mamans dans la Lettre Annuelle 2014, en pages 2 et 3 :

Lettre annuelle d’informations – Janvier 2014

 

Le conseil de SPAMA
Garder des souvenirs concrets du bébé se révèle très précieux pour vivre son deuil. Vouloir revoir son enfant après le décès n’est pas morbide. Les parents ont le droit d’être très éprouvés, déprimés, sans désir face à la vie : leur enfant est décédé. Parler de son enfant après le décès, se rémémorer tout ce qui a été vécu avec lui peut faire du bien. Cela peut être essentiel pour l’enraciner dans la mémoire. On n’oublie jamais l’enfant décédé, même si on retrouve goût à la vie, même si un autre enfant naît après. Voilà pourquoi un coffret pour contenir toutes les traces de vie de votre enfant est précieux ! Si vous ne l’avez pas reçu dans le service où vous avez été suivi, n’hésitez pas à nous contacter : c’est avec attention que nous vous en ferons parvenir un au plus vite !

 

> Pour plus d’information sur les associations qui peuvent aider les parents, cliquer ici

> Pour quelques éléments de bibliographie, cliquer ici