Les parents face à leur entourage

Face à toutes les situations de décès d’un bébé ou qui peuvent entrainer son décès, les parents se trouvent, en plus du choc de la situation, confrontés à la sidération de leur entourage familial et/ou amical.

Certains dans cet entourage vont rejeter toute image de mort, d’enfant malade… et donc pousser les parents à vite l’oublier ou à se dépêcher d’interrompre la grossesse. Quant à l’idée d’accompagner son enfant jusqu’au bout de sa vie, cela sera vécu parfois par l’entourage dans l’incompréhension, le rejet ou au mieux dans une attitude de recul face à cette situation qui peut leur sembler impensable et leur faire peur.

Des paroles, qui se veulent « gentilles » , peuvent être vécues par les parents comme « inutiles, blessantes, agressives… » car elles apportent conseils, conduites à tenir, décisions prises à leur place, jugements ou appréciations sur leur manière de vivre ou de faire.

Les parents ne doivent pas hésiter à se protéger de tout cela. C’est normal, voire nécessaire. En le faisant, ils ne deviennent pas « bizarres, ni égoïstes ou repliés sur soi ». Ils ont simplement un immense besoin d’être soutenus et cherchent alors à s’entourer de ceux qui savent respecter leur cheminement et manifester en vérité ce soutien.

Emilie en famille après le décès de son fils

Face au décès de son bébé in utero, le poème de Fabienne

« Je sais qu’il vous est difficile d’évoquer Léo, Vous ne l’avez pas vu, Vous ne l’avez pas touché, Vous ne l’avez pas connu,
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La supplication d’une maman, après le décès de sa fille à 3 mois

« Ne me dites pas qu’elle est mieux là où elle est maintenant : elle n’est plus ici auprès de moi.
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Conseils à l’entourage face au décès d’un tout-petit

Le décès d’un bébé, quel que soit son âge ou le stade de la grossesse, va venir ébranler ses parents en profondeur, d’autant plus que ce sera pour eux, souvent, la première confrontation à la mort, du fait de l’allongement de la durée de la vie et de la quasi disparition de la mortalité infantile qui prévalait autrefois.

Et quelle confrontation, dans une période où l’attachement est très fort, en particulier pour la maman qui le vit charnellement ! La perte du bébé est alors vécue comme un arrachement.

Même si la mort était annoncée et sa cause connue, elle reste une situation d’une extrême violence, d’autant plus que le nouveau-né n’avait parfois pas encore d’existence sociale véritable pour la famille élargie.

Les souvenirs sont alors si peu nombreux que les parents sont totalement perdus, comme en « mille morceaux ».

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NOUVEAUTÉ 2024
Groupe d’entraide sur Zoom réservé aux grands-parents

Pour vous, grands-parents qui vivez avec difficulté le deuil de votre petit-enfant et qui ne savez pas comment aider au mieux vos enfants, SPAMA met en place un groupe d’entraide spécifique pour vous sur Zoom.
Suite à votre demande d’inscription, un contact téléphonique sera organisé pour vous accueillir et vous présenter le fonctionnement de ce groupe.

VOIR L’AGENDAS’INSCRIRE

A éviter absolument !

  • Dire que ce n’est pas grave,
  • qu’ils en auront un autre,
  • que cela est déjà arrivé à la grand-mère, à la tante X….

c’est ne pas comprendre la réalité du deuil périnatal qui a été si longtemps niée et ajouter une source de souffrance supplémentaire pour les parents déjà très éprouvés.

  • Dire que perdre un bébé à sa naissance est moins grave que plus tard est faux et inadapté : y-t-il un « bon » âge pour mourir quand il s’agit d’un enfant ?
  • Dire que vous les comprenez mais que maintenant ils doivent aller mieux car ils doivent penser à eux, à la vie devant eux, à leurs autres enfants, s’ils en ont, est totalement inutile…cela ne les aidera pas à aller mieux plus vite !

Comment agir au plus juste ?

Il est important de pouvoir rester à côté d’eux, accepter de n’avoir rien à dire, de ne plus savoir que dire devant cette inconnue qu’est la souffrance de l’autre. Il s’agit juste de devenir simplement le réceptacle de leur douleur.

Pour répondre aux questions que se posent l’entourage

Lire l’interview du Catherine Legrand-Sébille et du Dr. Françoise Gonnaud

Avant son décès, rencontre avec son arrière grand-mère

Et après, quand l’écoute est réelle et la confiance bien établie, l’entourage peut proposer une aide concrète, une suggestion, sans pour autant se mettre à la place des parents. Il faut au contraire les soutenir dans les décisions qu’ils ont prises et qui leur permettent d’être un peu plus eux-mêmes dans ce cheminement.

Parfois, il faut accepter d’être mis un peu à l’écart quand les parents, selon leurs affinités très personnelles, se sentent plus à l’aise avec d’autres. Les relations, si elles sont profondes, se renoueront un jour.

Mais il faut aussi veiller à ne jamais forcer la confidence, ni profiter de la faiblesse des parents en souffrance pour s’imposer. C’est une attitude toujours inadaptée.

La place de l’entourage

L’attitude de l’entourage peut être essentielle pour aider les parents à laisser exprimer leur souffrance et à ne pas refouler leur chagrin.

Par sa solidarité et sa forte présence, l’entourage va contribuer à atténuer l’aspect « injuste » de ce décès et permettre au chagrin de se dire, et donc de permettre au deuil de s’élaborer peu à peu.

Le soutien, dans la première période où la famille est déstructurée, et cela même pour des détails matériels, permet aux parents de réaliser le changement intervenu dans leur vie. Tout cela doit se faire avec discernement, sans jamais chercher à décider à la place des parents, ni jamais imposer ses manières de faire ou de voir les choses.

Les 30 gestes concrets proposés à l’entourage

par Hélène Gérin, auteur du livre Dans ces moments-là….”

Avec le temps…

Par la suite, l’entourage doit apprendre à laisser sa place à l’enfant qui n’est plus là, même s’il est décédé in utero, ou après quelques minutes, quelques heures, quelques jours de vie.

Car la grande peur des parents est d’oublier un jour leur enfant et de le voir si vite oublié par leur famille et leurs amis : il a laissé si peu de traces dans notre monde !

Laisser aux parents le temps de pleurer, de vouloir parler de leur bébé, de n’avoir rien envie de faire.
Garder le souvenir du passage du bébé par des photos, si cela est souhaité ou possible.

Ne pas focaliser leur attention sur une prochaine grossesse, elle ne remplacera jamais le chemin de deuil, et l’enfant suivant ne fera jamais oublier celui qui est décédé.

La reconstruction des parents est parfois longue, difficile et s’exprime différemment entre le père et la mère ; l’écoute, la patience et une forte compréhension du choc vécu par les parents donnent à l’entourage les moyens d’être un élément de reconstruction de la famille endeuillée.

 

En résumé :

  • Le deuil d’un tout-petit est un deuil à part entière.
  • C’est un traumatisme durable pour les parents : il n’y a pas de « statut social » pour ceux qui perdent un enfant.
  • Ne pas hésiter, dans les mois, les années qui suivent, à parler de celui qui est décédé.
  • Ne jamais minimiser le chagrin ressenti par les parents : personne n’est à leur place !
  • Les voir formuler des projets, comme le désir d’un autre enfant, ce n’est pas signe qu’ils oublient leur enfant décédé, mais signe d’une remise en route dans la vie.

Pour approcher la souffrance des parents, après le décès de leur bébé…

La lettre aux amis compatissants du Canada

« J’aimerais que vous n’ayez pas de réserve à prononcer le nom de mon enfant disparu, à me parler de lui. Il a vécu, il est important encore pour moi, j’ai besoin d’entendre son prénom et de parler de lui. Alors ne détournez pas la conversation. Si je suis émue, que des larmes m’inondent le visage…
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